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L’association Crépy environnement et qualité de la vie essaye d’informer les habitants du pays de Valois sur la situation exacte du service de santé dans le pays de Valois. L’arrivée de nouveaux habitants pose de gros problèmes aux personnels soignants pas assez nombreux pour faire suffisamment face à cet afflux de personnes à la recherche d’un médecin traitant.
Les informations données par la communauté de communes du pays de Valois et celles de la municipalité de Crépy en Valois sont beaucoup trop optimistes.
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Comité de rédaction de l’association Crépy environnement et qualité de la vie.
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Les comptes-rendus présentés par l’association citoyenne pour un centre de santé dans le pays de Valois :
1-Débat du 13 octobre 2021 à Crépy-en-Valois
La participation a été au rendez-vous (75 personnes), les interventions des médecins invités (Dr Eric May pour la Fédération nationale des centres de santé et Dr Dahan, directeur du Centre de santé du Valois) ont été appréciées et le débat a permis d’éclaircir certaines questions.
En pièce jointe, vous trouverez les points essentiels abordés. Et le reportage réalisé par Frédéric de RVM peut être écouté en 2 podcasts sur les liens :
https://www.radio-valois-multien.fr/emissions/podcasts/7006
https://www.radio-valois-multien.fr/emissions/podcasts/7025
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Le Dr Eric May nous a accordé un entretien radiophonique au cours duquel nous avons posé des questions (différentes de celles du débat) en lien avec la situation sanitaire sur le territoire de la CCPV. Vous pouvez le réécouter en podcast sur https://www.radio-valois-multien.fr/emissions/podcasts/6963.
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2.Compte-rendu du débat public du mercredi 13 octobre 2021 à Crépy en Valois
Interventions des médecins invités et leurs réponses aux questions du public
Dr Eric May :
Médecin généraliste et médecin directeur du Centre Municipal de Santé (CMS) de Malakoff (92).Les 2 CMS comptent une quarantaine de professionnels de santé (médecine, radiologie, infirmerie, dentaire).
Le Dr May est également administrateur de la Fédération Nationale des Centres de Santé et vice-président de l’Union Syndicale des Médecins des Centres de Santé.
Le Congrès des centres de santé a eu lieu les 7 et 8 octobre 2021, c’est Olivier Véran qui en a fait l’ouverture.
Le nombre de centres de santé a augmenté de 30% ces 4/5 dernières années. Ils sont passés de 500 à 800. C’est une réponse adaptée à tous les territoires.
La démographie des médecins continue à chuter. Les années à venir vont être très difficiles.
Avec 56000 habitants, le Pays de Valois peut même accueillir plusieurs centres de santé.
Ils ont une mission d’intérêt général, avec un projet de santé et mènent des actions de santé publique.
Exemple de pilotage par des collectivités (quelles que soient les couleurs politiques) :
Bergerac, centre municipal (LR), Le Mans, centre municipal (Socialiste), Régions pilotes : Centre Val de Loire, Occitanie…
Dans le cas de Crépy où le Centre de Santé du Valois est géré par une association, il est possible de passer le relais à la CCPV.
Les maîtres de stage des CMS peuvent accueillir des stagiaires (internes). Ceux-ci reviennent après leurs études et peuvent être embauchés.
Les centres de santé visent la maîtrise budgétaire.
Dr Yvon Dahan :
Directeur et coordinateur du Centre de santé du Valois (CSV).
Le centre de santé a ouvert le 1er septembre. Un grand soutien de la CPAM de l’Oise mais pas des collectivités. Seul le Conseil Régional a versé une subvention pour la création de 6 emplois.
En 3 semaines sur septembre : 2600 consultations. Accueil de nouveaux patients, de Compiègne, de l’Aisne, qui étaient sans médecin référent.
Rappel : travail en équipe, tiers payant pour tout le monde, attractivité des conditions d’exercice.
Le Dr Dahan et le Dr Tran sont maîtres de stage. Accueil le 2 novembre de 3 jeunes médecins et 2 autres sont intéressés.
Recrutement d’infirmières possible après.
La vocation du CS : s’ouvrir à d’autres territoires par le biais d’une antenne. Une coopération se met en place avec la commune de Bonneuil en Valois qui met à disposition un local pour les consultations.
Sur le site de la Maison médicale où siège le Centre de santé, 3 médecins libéraux exercent de façon indépendante dans une partie des locaux.
Travaux à prévoir dans les anciens locaux du SMUR pour les urgences. Les médecins effectueront chacun leur tour une permanence.
Possibilité d’organiser des visites à domicile mais à partir d’un nombre de médecins suffisant.
Exemple d’aide à une collectivité : le CS de Noyon possède une Zoé grâce à la Communauté de Communes.
3-Compte rendu du débat du 26 novembre 2021 au Plessis-Belleville.
C’est un succès pour une première dans une commune où la perte de plusieurs professionnels de santé dont les 4 médecins a suscité colère et incompréhension.
Des citoyens, des élus de plusieurs communes, un médecin ont participé au débat. Ci-joint un compte rendu détaillé. Quatre participants ont adhéré à notre association et se disent partants pour travailler à un projet sur leur commune avec notre association.
Le débat s'est ouvert dans la salle. Parmi les invités, sont venus Jean-Paul Douet, maire de Montagny-Sainte-Félicité, un maire-adjoint de Lagny-le-Sec Monsieur KUHLEN Didier, une conseillère municipale du Plessis-Belleville, un médecin pédiatre.
Monsieur DOUCET, maire de Lagny le Sec et président de la CCPV avait annoncé son absence.
Le Plessis Belleville a la particularité de ne pas avoir de transport collectif pour se déplacer dans sa commune (il existe juste la ligne de train Paris Crépy en Valois). Les médecins en place (médecine générale) qu'ils soient sur Lagny le Sec ou Le Plessis Belleville ne veulent pas être médecins référents de nouveaux patients. On déplore aussi le manque de médecins spécialistes (comme les dermatologues, gynécologues). Pourtant, le nombre d'habitants ne cesse de grandir.
Le service des urgences à l'hôpital de Creil s'est dégradé, le temps d'attente pour la prise en charge des urgences s'est allongé, cette situation devient catastrophique. D'autant que 180 services d'urgence en France ont, l'an dernier, interrompu leur service sur une période donnée.
Le docteur Limousin fait remarquer que la problématique de trouver des médecins est la même partout en France. Là où nous avons des nouveaux arrivants sur nos villes, il n'y a pas plus de médecins. Ce n'est pas la faute des habitants.
La question se pose donc : quelle structure pour la médecine de ville ? La moyenne d'âge des médecins s'allonge et les patients âgés ont des besoins en augmentation. Les maladies se sont transformées : aujourd'hui on survit à l'infarctus du myocarde, chez les enfants les crises d'appendicite disparaissent mais nous sommes face à plus de maladies épidémiologiques. Il faut donc plus de médecins.
Après 40 ans de politiques nationales permanentes où on a organisé le manque de médecins, la progression de durée de vie a diminué . On voit aussi la pratique d'honoraires libres avec des restes à charge de plus en plus élevés même à l'hôpital.
Les centres de santé : comment ça marche ? Ce sont des structures gérées par des organismes qui ne font pas de profit sur l'activité du centre : soit des communes, des départements ou des régions. Ils ne pratiquent pas les dépassements d'honoraires, mais le tiers payant complet. Cela permet une activité de soins.
Dans un centre de santé, tout le monde est salarié. Les médecins sont salariés. Il y a un clivage entre l'activité et le revenu : les médecins ont un salaire fixe convenu. Ils font essentiellement de la médecine. Il y a un changement profond de la mentalité des médecins : actuellement, 61% des jeunes médecins sont des femmes. Ces médecins ont des horaires fixes adaptés. Les médecins travaillent en équipe de la façon la plus efficace.
Les centres de santé créent des visites à domicile. En ce qui concerne les médecins référents, le patient garde son médecin traitant, le centre de santé peut aussi être référent du malade. Les coûts sont maîtrisés : la médecine se fait dans le cadre de la complémentarité, pas dans le cadre de la concurrence.
Cette médecine attire beaucoup de jeunes. On comptait 1 750 centres de santé il y a 4 ans, aujourd'hui 2 000.
Le centre de santé a vocation à offrir des permanences là où existe des déserts médicaux. C'est un accord, une convention entre le centre de santé et la commune. La commune offre le local médical et le centre de santé fournit un médecin.
Aujourd'hui, si le maire est intéressé par l'ouverture d'un centre de santé, il doit faire un bilan de santé de la commune, déposer un dossier à l'ARS, en déclarant qu'il veut créer un centre de santé.
Dans les maisons de santé, les médecins sont propriétaires de leurs locaux. Ils y font ce qu'ils veulent comme ils veulent. Cela s'est développé mais il y a des difficultés : des problèmes de recrutement.
Sur ce point, M. KUHLEN maire adjoint sur la commune de Lagny-le-Sec, indique qu'un remplaçant est arrivé il y a un nouveau médecin dans la maison médicale.
Cependant, aujourd'hui, on gère une commune mais pas par rapport aux besoins des habitants. Dans les Départements on finance des maisons de santé dont les locaux restent vides. La responsabilité est partagée par tous.
A Crépy la polyclinique St Côme construit un centre médical avec des médecins libéraux qui pourront pratiquer les dépassements d'honoraires comme à Compiègne . Il y aura un centre de dialyse.
Cependant, à Crépy, le centre de santé du Valois fonctionne sans but lucratif. Il a démarré avec deux médecins puis un troisième, puis 3 autres. Comme le centre de santé accueille des internes en stage, les internes ont bien aimé travailler avec les médecins, ces jeunes sont restés et ils commencent leur carrière. Le nombre de médecins travaillant au centre de santé du Valois a donc une activité grandissante.
Sur Le Plessis Belleville, il faut un réel dialogue, un vrai travail. Pourrait on offrir une permanence assurée par le centre de santé ? La politique de la communauté de communes soutient la maison médicale, mais il n'y a pas de travail en commun. Pour ne pas laisser des habitants sans médecins , il faut une solution pérenne co construite entre les communes.
L'association citoyenne pour un centre de santé a une action désintéressée. Des porteurs de projeurs d'opinions politiques diverses se lancent dans la création de centres de santé avec l'aide les départements, de la région.
Le mouvement des centres de santé est organisé, reconnu par les pouvoirs publics. Il existe une structure qui aide à monter les projets techniques, une fédération des centres de santé. Ce sont des militants de la médecine sociale. On peut s'appuyer sur leur aide pour mener à bien la création d'un centre de santé.
4.Vous êtes invités à notre Assemblée générale 2022 le mercredi 26 janvier à 18h30 à la salle des Fêtes de Crépy-en-Valois.
Réservez cette date ! Nous ferons le point de la situation et prendrons des décisions pour continuer à avancer. Nous terminerons par un buffet convivial.
Très amicalement,
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Association citoyenne pour un centre de santé
dans le Pays de Valois
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La suite la semaine prochaine